La visite du Machu Picchu, à partir du village d’Aguas Calientes, est le point d’orgue de tout voyage au Pérou. Comment y accéder ? Quel parcours choisir pour la visite ? Quid de la météo… Toutes les réponses ici.
Les Espagnols auraient connu l’existence du site du Machu Picchu, sous-estimé et laissé à l’abandon durant trois siècles. Lorsqu’Hiram Bingham le découvre en 1911, on raconte que des agriculteurs cultivaient encore les terrasses. Aujourd’hui, le Machu Picchu, classé comme merveille du monde moderne en 2007, fait la joie des touristes. Il reçoit chaque année 1,5 millions de voyageurs. Si bien que des menaces pèsent sur sa possible fermeture…
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Le train pour le Machu Picchu, le plus cher au monde
L’excursion au Machu Picchu doit s’anticiper. Le train, l’un des plus chers au monde au kilomètre (minimum 140 euros aller-retour depuis Cuzco), appartient à l’entreprise privée Perurail, du groupe anglais Orient-Express, qui détient le monopole. Heureusement les habitants de la région qui vivent au bord de la ligne ne payent pas ce tarif-là !
Afin d’économiser la portion Cuzco-Ollantaytambo, on peut prendre le train directement à Ollantaytambo, mais le prix ne diminue que de moitié. La compagnie Inca Rail circule aussi sur cette portion. Il faut bien se renseigner sur les horaires et gares de départ des trains et réserver en amont son billet.
Astuce
Une autre alternative s’offre à vous. Il s’agit de rejoindre en microbus Santa Teresa. Le lendemain, microbus vers Hydroelectrica puis trajet à pied de 2 h 30 en longeant les rails du chemin de fer. D’Hydroelectrica, prendre le petit chemin de droite qui monte dans la forêt afin d’atteindre la bonne voie ferrée et la suivre vers la gauche. Après avoir traversé deux tunnels, on arrive au pied du chemin qui rejoint le Machu Picchu.
Accès au site du Machu Picchu depuis Aguas Calientes
Inoubliable 25 décembre. Le Machu Picchu pour Noël : quel merveilleux cadeau ! Nous nous levons à cinq heures pour prendre l’un des premiers bus qui monte au sommet. Comptez encore 12 dollars l’aller. Il est possible d’économiser ce trajet et de gagner le site à pied, mais il faut compter près de deux heures de montée en zigzag. Je vous conseille plutôt d’économiser le retour en descendant par la jungle. Le deuxième intérêt à partir tôt en navette est d’arriver parmi les premiers sur le site.
Le ticket de la navette correspondra à votre horaire d’entrée pour le Machu Picchu, pensez à prendre votre passeport. On achète le billet d’entrée du Machu Picchu en amont, soit avec l’aide d’une agence soit en faisant la queue en personne au guichet à Cuzco et cela peut prendre très longtemps. Il existe différents prix en fonction du parcours choisi : le mieux étant de visiter le site par le haut. C’est le parcours le plus classique : « montaña Machu Picchu » (50 euros environ). Sur place, tout est bien entendu hors de prix : restauration, eau, consignes, toilettes…
Parcours classique du Machu Picchu par le haut
La visite guidée dure généralement deux heures. Mieux vaut recourir au service d’un professionnel sinon vous ne comprendrez rien. Dans le parcours classique, on commence par une belle montée de quinze minutes. Depuis le mirador, à gauche de l’entrée, on aboutit au chemin de l’Inca. Il faut s’y prendre plusieurs mois à l’avance pour réserver une place pour le célèbre trek, dont le tarif est désormais exorbitant.
De là, une promenade panoramique en descente permet de jolis points de vue sur la citadelle du Machu Picchu. La zone urbaine s’étend juste sous nos pieds, avec le Palais royal ou Maison de l’Inca. Sur les terrasses cultivées, paissent des lamas. Ils ont perdu leurs dents à cause de l’herbe tendre du site. Dans le quartier religieux, un peu plus loin, on trouve le temple aux trois fenêtres et une sacristie, où l’on peut théoriquement écouter l’écho dans les niches.
Au fond, à gauche, l’Intiwatana (lieu où l’on attache le soleil) avec le calendrier solaire en son milieu. On y trouve une étrange roche qui présente la même découpe que les montagnes alentours… Également célèbre, le temple du condor, à droite de l’esplanade, dans le quartier des prisons.
Quelques notions sur la culture Inca
Une visite de la Vallée sacrée est l’occasion rêvée de s’intéresser à la culture Inca, née à Cuzco. A partir du milieu du XVe siècle, les Incas établissent un empire sur la cordillère des Andes. Atahualpa, fils de Huayna Capac, exporte la culture Inca à Quito, en Equateur, où il a sa concubine. S’ensuit une guerre civile pour le trône avec son frère de Cuzco, Huascar. Les Espagnols profitent de la faille pour gagner du terrain. Des indigènes se lient à eux dans un premier temps pour faire du tort aux Incas. Pour le convaincre de le rencontrer, le conquistador Francisco Pizarro fait croire à Atahualpa qu’il l’aidera dans sa lutte contre Huascar. Il est en réalité capturé, sous prétexte d’avoir jeté une bible à terre. Aujourd’hui encore, les indigènes marquent une différence entre le conquérant Inca, qui a utilisé les cultures pré-incas pour construire son empire, et l’envahisseur espagnol, qui a tout détruit sur son passage. En Equateur, au Pérou et en Bolivie, une grande partie de la population est issue du métissage avec les Espagnols, même si la majorité reste indigène.
Le Huayna Picchu, le pic au fond sur la photo
Lors de mon premier passage au Pérou en 2009, il était encore très simple de visiter le Huayna Picchu, le pic en fond sur la traditionnelle photo du Machu Picchu. Le nombre de visiteurs y était limité à deux fois deux cents personnes. Pour s’inscrire sur la liste d’ascension du Huayna Picchu, c’était donc premier arrivé, premier servi. Aujourd’hui, un parcours spécial y est consacré, tout comme pour le Huchuy Picchu, combiné à la visite de la citadelle.
Ce jour là, à cause du mauvais temps, il était déconseillé de grimper le Huayna Picchu, glissant, et mes camarades s’étaient démotivés. D’autant qu’il n’y aurait pas de vue à cause de la brume depuis le sommet. Toutefois, je m’étais lancée dans l’aventure. Les marches sont interminables et j’étais arrivée en cinquante minutes au sommet (2700 m). De là, il restait un gros amas de pierres à grimper. J’étais trempée, sale et épuisée, mais je garde un merveilleux souvenir de cette marche, qui m’avait donné confiance en mes capacités physiques pour la suite du voyage.
Nous avions décidé de descendre par les cavernes pour poursuivre l’aventure. Cette fois-ci, nous étions complètement seuls car la plupart des gens utilisent le chemin de retour traditionnel (45 min). Nous marchions dans une forêt dense, avec une vue imprenable sur le Rio Urubamba. Il faut parfois s’aider de cordes dans les précipices, passer des tunnels ou utiliser des échelles. Après une longue descente, nous étions enfin arrivés au temple de la lune, bien caché derrière la montagne, avant de poursuivre par une interminable montée jusqu’à l’embranchement qui donne sur les cavernes.
Aguas Calientes ou « Machu Picchu Pueblo »
Manque de chance, bien souvent quand on arrive, il fait un temps de chien en haut du Huayna Picchu et le Machu Picchu est totalement sous le brouillard. Toutefois rassurez vous car la météo change vite. Trois heures plus tard, nous étions arrivés en bas du Huayna Picchu, et comme récompense un soleil magnifique éclairait le Machu Picchu. Un temps idéal pour prendre en photo… le pic du Huayna Picchu que nous venions d’escalader.
L’après-midi, détente méritée aux sources chaudes d’Aguas Calientes, un peu trop chaudes et très artificielles. Le village désormais baptisé « Machu Picchu Pueblo » a littéralement explosé, avec un petit côté Las Vegas. Happy hour, restaurants touristiques, marché aux souvenirs : tout s’organise autour du Machu Picchu. Il faut ensuite prendre le train de retour pour Ollantaytambo. Vous pouvez rentrer directement à Cuzco ou passer la nuit dans ce village, avant de poursuivre l’aventure de l’autre côté de la Vallée sacrée.
Et vous, comment avez-vous décidé de visiter le Machu Picchu ?