Complètement rouge pour les hommes mariés et rouge et blanc pour les célibataires, le bonnet vous en dira long sur celui que vous venez de rencontrer. Autre particularité de cette charmante île du lac Titicaca : ces messieurs tissent.
Pour notre deuxième journée d’excursion sur le lac Titicaca, le lendemain matin, direction Taquile, une heure de navigation plus loin. Le soleil est toujours au rendez-vous. Taquile est l’un des rares endroits où les hommes portent encore l’habit traditionnel. L’île et son « art textile » ont été classés sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel par l’Unesco en 2008. Les habitants parlent quechua.
Des coutumes bien vivaces à Taquile
Il existe différents bonnets (chullo) pour renseigner sur le statut marital des hommes : blanc pour les célibataires, rouge pour ceux déjà pris et colorés pour les autorités ! Idem pour les femmes mariées : jupes et petits pompons sobres sont de rigueur. Tous ont également un sac accroché à la taille où ils conservent les précieuses feuilles de coca qu’ils s’échangent comme une poignée de main. Elles les aident à supporter l’altitude et leur donnent de l’endurance au travail.
On raconte qu’un jeune couple doit vivre ensemble deux ans sur l’île avant de convoler. Et deux ans sur Taquile, c’est l’assurance d’un amour éternel ! A mon grand étonnement, tout le monde tresse, même les hommes, et ce à partir de l’âge de 8 ans. C’est même une condition sine qua none pour se marier. Les femmes, elles, doivent réaliser pour leur futur époux une large ceinture en incorporant leurs propres cheveux. La culture andine se base sur la complémentarité du couple.
Taquile, la petite Irlande du lac Titicaca
La vente d’artisanat est une ressource précieuse pour les habitants, qui possèdent un local de vente communautaire. Pour vous occuper, vous pouvez aller visiter la petite boutique photo, faire tamponner votre passeport, admirer (et participer) au spectacle de danse sur la place, puis marcher jusqu’au sommet de l’île.
Les auberges et les restaurants ouvrent chacun leur tour afin de ne pas se faire de concurrence. Au menu, bien sûr, une délicieuse truite. Pour dormir sur Taquile, il n’y a pas d’hôtel, mais des chambres bon marché chez l’habitant.
Sur la place centrale, nous sommes sans cesse sollicités par les insulaires – même les enfants – qui souhaitent vendre de l’artisanat. Même chose sur les 584 marches qui descendent au petit port depuis lequel nous regagnerons Puno. La vue sur les montagnes et le lac est à couper le souffle et on finit vite par oublier le côté piège à touristes de cette « petite Irlande » péruvienne.
Et vous, quelle est la couleur de votre bonnet ?