Santorin, île magnifique sur la mer Egée, au sud des Cyclades, souffre de l’affluence touristique. Victime du surtourisme, elle fera l’objet de restrictions dès 2025. Quelles seront les mesures mises en œuvre ? Est-ce que vous devez visiter tout de même Santorin ? Quelles alternatives s’offrent à vous ?
Santorin est-elle victime de son succès ? On dirait bien… Avec 3,4 millions de visiteurs chaque année (presque deux fois plus qu’avant le covid) et 500 mariages d’étrangers, Santorin semble avoir atteint ses limites. C’est en effet énorme pour une petite île de 18 km de long pour 12 km de large, qui ne compte que 15500 habitants à l’année. On dénombre même un touriste pour un habitant sur l’île et jusqu’à 1000 touristes au km² en été !
L’île Instagram est devenue le repaire de touristes du monde entier. Si le tourisme rapporte un milliard d’euros à l’archipel, les conséquences ne sont pas négligeables pour les locaux. Problèmes avec le voisinage, manque d’eau, constructions anarchiques, gestion des déchets, augmentation du coût du logement, embouteillages… font partie des difficultés évoquées par la municipalité et les riverains.
Des restrictions sur le tourisme dès 2025
Première mesure symbolique, les quotas de bateaux de croisières seront fixés à 8000 personnes maximum par jour. Celle-ci semble toutefois difficile à appliquer. Le nombre de croisiéristes s’élevait jusqu’à présent à 17000 visiteurs quotidiens. Un accord a été convenu avec la Cruise Lines International Association et les compagnies qui approchent l’île avec leurs navires.
Nikos Zorzoz, le maire de Santorin, a aussi demandé à ce « qu’aucun lit supplémentaire ne soit autorisé ». Cela concerne aussi bien les grands hôtels que les locations sur Airbnb. Santorin n’est pas la seule destination concernée par le surtourisme. Cet été, des habitants de Barcelone en Espagne ou de Venise en Italie, ont manifesté leur vif mécontentement.
Toutefois, la notion même du surtourisme questionne sur un enjeu de classes. Tout le monde ne peut pas se permettre de partir au Costa Rica ou en Suède, et encore moins voyager en dehors des vacances scolaires…
Les points positifs de Santorin
Santorin est une île unique et sans conteste la plus belle île des Cyclades. Il n’y a pas de hasard : si tout le monde la visite, il y a bien une raison ! Son charme réside dans son impressionnante caldeira et dans ses villages comme Fira et Oia accrochés à la falaise. Ce paysage est complètement inédit : je n’ai jamais rien vu d’une telle beauté en Europe.
Vous avez une multitude d’activités à faire à Santorin. Catamaran, baignade, sports aquatiques, randonnée, wine tasting, quad, visite de villages authentiques sans oublier bien sûr détente, shopping et bons restaurants. Vous avez de quoi vous occuper toute la semaine. En plus, contrairement à d’autres îles des Cyclades, Santorin est desservie par les bus, ce qui vous évite de louer une voiture.
Les hôtels sont tout simplement waouh ! Même si vous ne pouvez pas vous payer un hôtel de luxe, vous pourrez en prendre plein les yeux. Ils sont volontairement très exposés à la vue des passants. Admirer les établissements luxueux est une occupation à part entière à Santorin. Mais rassurez-vous, si vous ne partez pas à Santorin en amoureux ou en voyage de noces, d’autres hébergements en dehors de Fira restent accessibles.
Les points négatifs de Santorin
A titre personnel, j’ai du mal à voir les aspects négatifs de Santorin, car j’ai vraiment adoré cette destination. Toutefois, beaucoup de visiteurs se plaignent du nombre important de touristes. On ne peut pas nier qu’il y ait beaucoup de monde dans les restaurants, bars et boutiques de Fira. C’est toutefois à nuancer. La fréquentation excessive est limitée aux rues commerçantes. Dès que l’on s’éloigne un peu (randonnée vers Oia, catamaran dans les îles volcaniques, villages du centre…), on est assez vite tranquille.
L’un des inconvénients de Santorin est la difficulté d’accès aux plages. Kamari, Périssa et Perivolos sont des stations balnéaires très fréquentées, et l’on s’y rend à la journée pour se baigner. En revanche, il n’y a pas vraiment d’option pour se baigner spontanément dans des criques sauvages ou des plages isolées comme cela peut être le cas à Paros. Pour rejoindre Red Beach, Black Beach et White Beach, c’est aussi toute une épopée et il faut prendre le bateau ou louer un véhicule.
Enfin, Santorin est une sorte de Disneyland à la grecque. Il n’y a plus vraiment de villages authentiques comme on peut en voir sur les autres îles des Cyclades. Heureusement, quelques aspects de la culture restent bien vivaces, comme leur amusant système de vente de tickets dans les bus. Le tourisme à Santorin est plutôt familial et les prix dissuadent le tourisme de masse. Vous n’aurez donc pas à subir les bandes de potes alcoolisées comme dans d’autres destinations d’Europe.
Paros : une alternative pour les familles
Même si je maintiens que vous devez absolument visiter Santorin, des alternatives sont possibles pour les voyageurs en quête de calme. Paros est notamment une très jolie île, relativement épargnée du surtourisme. Ses petits villages de pêcheurs sont encore très paisibles. On peut admirer en toute quiétude ses maisons blanches et bleues et ses eaux turquoise. Les voyageurs sont notamment séduits par les bougainvilliers et leurs grosses fleurs roses très photogéniques.
Un autre atout de Paros est sa simplicité pour se rendre aux plages qui longent toute la côte. Il y en a pour tous les goûts : festive avec un club de plage, sauvages pour les sports nautiques, reculées pour se sentir seul au monde, ombragées pour se reposer, etc. Il faut simplement louer une voiture pour pouvoir en profiter car les bus sont rares… Mais je ne vous cache pas que Santorin reste tout de même mon île préférée. A visiter peut-être hors saison, pour les plus frileux d’entre vous ?
Pourriez-vous renoncer à une destination à cause du surtourisme ?