Que reste-t-il de hippie à Goa ? Vendu comme un marché authentique, le flea market d’Anjuna Beach, tous les mercredis, est un vaste terrain de jeu pour les arnaqueurs. Le point.
Le flea market fait vivre la station balnéaire
Grosse déception lorsque je descends du train au petit matin à Margao. Stimulée par la verdure, les marécages, les palmiers et les cocotiers qui se dessinent sur le bord de la route, je m’attends à tomber immédiatement sur des freaks chevelus et des ravers. On m’a aussi vanté la gentillesse des Goanais, issus d’un métissage avec les Portugais catholiques – qui n’ont quitté les lieux qu’en 1961. Margao est en fait une ville comme les autres et c’est plus tard que nous croiserons des touristes en tenue légère.
Bon à savoir : en Inde, les terminaux de bus sont éloignés des gares. Il nous faut donc prendre un taxi (les bus de ville sont à l’extérieur du terminal, mais nous ne le savions pas encore), pour le centre-ville, puis un bus pour Panjim (30 Rs), un bus pour Mapusa (10 Rs) et un bus pour Anjuna (10 Rs). Nous cheminons avec deux touristes très enthousiastes à l’idée de discuter avec nous, en raison sûrement du manque de communication avec les locaux que nous subissons en Inde et donc de l’excitation que provoque la rencontre de compatriotes.
Anjuna est une station balnéaire agréable et étendue. Hôtels et restaurants occupent le centre-ville. Au Poonam Village Resort (1200 Rs), l’accueil est plutôt sympathique. Sur le trajet de la plage, le coiffeur ou la laverie côtoient les stands des hippies installés ici depuis des lustres. Sur la plage même, des dizaines de bars restaurants avec transats appellent au farniente. Un peu plus loin, mais facilement repérable, le flea market d’Anjuna beach, royaume de l’arnaque et de l’hypocrisie.
L'arnaque du savon dans l'oreille
Je ne peux quand même pas vous déconseiller d’aller à ce marché aux puces, qui est l’un des plus grands d’Inde, avec quantité de fringues baba-cool et objets d’artisanat local. Toutefois, sachez que les prix sont beaucoup plus élevés qu’ailleurs et qu’il est, par exemple, impossible de trouver des tenues décentes pour la suite d’un voyage en Inde, dans le genre de celles qui m’ont fait craquer à Mumbai, à 450 Rs. Il faut négocier ferme : 400 Rs pour un pantalon contre 2800 Rs demandés initialement par le vendeur.
Au marché, on peut apercevoir de rares hippies d’époque, tenant parfois des stands, quelques amateurs de techno et des Russes, beaucoup de Russes. J’hésite à m’avancer dans les étals car les commerçants sont insistants, même si leur manège participe aussi à l’amusement. Des Indiens disent par exemple aux touristes qu’ils ont du savon dans les oreilles avant de brandir une fausse carte de médecin pour les nettoyer !
Des plats locaux dans une paillote
Le plus agréable reste de boire une bière dans une paillote après un bon bain de mer. La plage n’est pas bondée et l’eau est chaude. Les restaurants, bien que plus chers que dans le reste de l’Inde (comptez minimum 200 Rs par personne), proposent des spécialités locales et de la nourriture occidentale.
Dans une hutte en bambou avec de confortables canapés sur la plage, nous testons le xacuti, du poulet teinté d’épices vertes à la noix de coco qui se mange avec du riz, et le féni, de la liqueur de noix de cajou. Le soir, en rentrant, point de rave party sur la plage, mais juste de la trance psyché dans certains bars et dans plusieurs maisons.
Et vous, avez-vous fait de bonnes affaires au marché d'Anjuna ?