Les îles Uros sont construites artificiellement avec des roseaux sur le lac Titicaca. Le peuple du même nom s’est éteint mais les indiens Aymaras tentent de perpétuer leurs traditions pour les touristes.
Les Aymaras attirent les touristes avec les Uros
Pour notre première journée sur le lac Titicaca, le plus haut lac navigable au monde, le bateau débarque au bout de trente minutes sur les Uros, des îles flottantes artificielles situées à 6 km de Puno. Initialement, il s’agissait simplement de radeaux bâtis avec la plante totora (jonc) au XIIIe siècle par la tribu Uros, pour fuir la tribu des Incas.
Les embarcations, servant de lieu de vie, ont été rapprochées puis se sont « agglomérées » sous forme d’îlots au fur et à mesure que la totora se désagrégeait. Le peuple Uros a disparu dans les années 1950 mais leur tradition de construction a ensuite été reprise par les indiens Aymaras pour « suivre » le poisson. Car oui, les îles Uros sont mobiles.
Il y a quatre-vingt-neuf îles actuellement. Elles sont occupées plus ou moins en permanence par 2000 personnes, essentiellement des indiens Aymaras qui vivent du tourisme. En raison du succès de ces îles artificielles sur le lac Titicaca auprès des voyageurs , ils ont eu envie de recréer ce mode de vie ancestral et de plus en plus s’y installent. L’entrée sur une île coûte 10 soles par personne et n’inclut pas le tour en embarcation typique « Mercedes » (en sus). Il existe même des lodges pour dormir sur place !
La totora, le roseau à la base des îles Uros
Les îles sont fabriquées avec des mottes de totora, assemblées entre elles pour former une sorte de radeau. Il est lui-même fixé au fond du lac par des poteaux en eucalyptus. De ce fait, elles flottent (au sens propre du terme) sur les eaux calmes du lac.
Des roseaux sont ensuite posés dessus pour former comme un tapis. L’épaisseur de la couche superficielle est en moyenne de 80 cm. Il faut refaire la « couverture » de l’île plusieurs fois par an, mais la totora pousse en abondance dans le lac. Sensation de marcher sur un lit d’eau garantie.
La totora sert également à la construction des cabanes et des embarcations, dont la durée de vie moyenne est de seulement quatre ans. Ils permettent aux habitants, qui vivent de l’artisanat, du troc et de la pêche, de se déplacer d’une île à l’autre et de se rendre sur le continent. Enfin, la partie blanche du végétal se mange (et ce n’est pas mauvais).
Ecole, centre de soins et église sur les Uros
Les enfants se répartissent dans trois écoles, dont une lié à l’église adventiste, preuve que les îles sont tout de même vraiment occupées. On trouve également un centre de soins. Des panneaux solaires ont été installés pour apporter l’électricité aux locaux même si certains continuent de s’éclairer à la bougie. Des sanitaires étaient en cours de construction lors de notre passage. Régulièrement, les habitants élisent un leader qui veille au bon fonctionnement de la communauté.
Les mauvaises langues racontent que ces derniers rentrent en réalité tous les soirs à Puno, mais la mascarade serait à mon sens bien difficile à organiser ! Quoiqu’il en soit, il est vrai que le mode de vie des Uros ne semble pas très crédible. Certaines îles sont en effet réservées à un usage exclusivement touristique, d’où cette impression de surfait. De l’accueil amical des femmes de la communauté à la chanson d’adieu, tout est pensé pour faire un maximum d’argent. Mais c’est tout de même à voir et c’est même très photogénique !
Et vous, qu'avez-vous pensé des îles Uros ?