Coober Pedy : que voir dans la capitale mondiale de l’opale ?

De nombreux tournages se sont déroulés à Coober Pedy.
De nombreux tournages se sont déroulés à Coober Pedy.

Coober Pedy, ville fantôme au glorieux passé minier, est la capitale mondiale de la production d’opale. Je vous raconte mon arrêt dans cette ville hors du commun et hors du temps, où les habitants vivent sous terre dans des « dugouts ».

Une ville fantôme au milieu de l’outback

Vous avez sûrement déjà entendu parler de l’outback, cette zone désertique au cœur de l’Australie, au-delà des villes côtières et du bush (zone forestière). Je me suis rendue à Coober Pedy un peu par hasard, en cherchent un stop en bus intéressant entre Alice Springs, où j’avais passé quelques jours avec des amis à la découverte d’Ayers Rock, de Kata Tjuta et de Kings Canyon, et Adelaïde, d’où j’avais trouvé un vol bon marché pour rentrer à Sydney.

C’est la seule ville à des kilomètres à la ronde. Le nom m’a immédiatement intriguée. Mais pas autant que ses habitations troglodytes appelées « dugouts ». La ville compte notamment des églises, des boutiques et un musée semi enterrés. En effet les températures peuvent être caniculaires en journée (40 degrés lorsque j’y étais, sans une once d’ombre), et baisser la nuit pour devenir carrément glaciales. D’où ces constructions insolites.

J’avais hâte d’en savoir plus sur cette ville minière, devenue dans les années 1960-1970 un eldorado pour les chercheurs d’opales. La première découverte de cette pierre précieuse lumineuse date de 1915 par Willie Hutchison. A présent, les utopistes d’hier sont repartis. Le village ne compte plus que 1700 âmes et semble abandonné. Seuls quelques mineurs asiatiques venus chercher fortune ont pris le relais. Vous croiserez sûrement des vieillards européens qui ne sont jamais rentrés chez eux faute de moyens.

Dormir dans un motel troglodyte à Coober Pedy

On aperçoit en arrivant à Coober Pedy les « breakaways » et la « moon plain », des formations géologiques spécifiques de cette région minière. On trouve aussi la « dog fence », une limitation physique pour éviter la venue des dingos, ces chiens sauvages terrifiants. La bourgade de Coober Pedy en elle-même, encerclée de mines d’opales, est très déstabilisante. Surtout que j’y suis arrivée à la nuit tombée.

J’ai dormi au Radeka Downunder Underground Motel, un immense backpacker troglodyte. Là encore, c’était une aventure. A l’accueil, j’avais du mal à comprendre l’accent très rural du propriétaire. On commence par s’enfoncer sous terre. A part moi, il n’y avait qu’un photographe italien dans mon dortoir creusé dans la pierre. Pour aller à la salle de bains, traverser ce tunnel obscur me faisait clairement flipper. Difficile de savoir si ce motel a un jour été peuplé d’ouvriers ou de touristes, mais il me semblait tristement vide.

Il n’y a pas véritablement de centre ou de rues à Coober Pedy car tous les édifices sont semi enterrés. Détail amusant, on observe des cheminées dépasser de la terre rosé. La bourgade est déserte, hormis quelques groupes aborigènes vers l’école et l’arrêt de bus. Lors de ma promenade le lendemain matin dans la ville fantôme, j’ai pu voir toutes sortes de machines pour extraire l’opale mais aussi des véhicules vintage disséminés partout dans la ville. Ce qui rend la destination aussi grisante.

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Musée de l’opale à Coober Pedy

Capitale mondiale de la production d’opale, construire en plein désert, Coober Pedy a attiré des milliers d’Européens au XXe siècle dans la ruée vers la pierre précieuse. En aborigène, Coober Pedy signifie d’ailleurs « le trou de l’homme blanc », ce qui est assez bien trouvé car les Européens ont à la fois creusé la terre et leurs habitations. Les indigènes, eux, vivent là depuis des milliers d’années.

Parmi les activités à faire à Coober Pedy, je vous conseille le musée de l’opale, enterré bien entendu. Vous y verrez des clichés d’époque mais aussi une belle collection d’opales et surtout une reconstitution de l’habitat troglodyte des mineurs. On y voit toutes les pièces : salon, cuisine, chambre… J’ai d’ailleurs acheté une opale montée en pendentif pour une poignée d’euros.

D’autres curiosités sont notables, comme l’église enterrée. Profitez en pour vous recueillir et vous protéger de la chaleur. Vous noterez d’ailleurs qu’il y a de très nombreuses églises à Coober Pedy, car les mineurs venaient du monde entier. Coober Pedy produit encore 80 % de l’opale sur le marché mondial.

Street art, urbex et vieilles machines à Coober Pedy

Pour compléter cette journée hors du temps, je vous conseille de vous « perdre » au hasard des artères de la bourgade qui ressemble à s’y méprendre à un décor de film de science fiction post-apocalyptique. Vous verrez des sculptures artistiques un peu partout, ainsi que des panneaux « danger » en référence aux mines. Difficile là encore de savoir qui s’est amusé à mettre tout cela en place pour les touristes…

Notez aussi les restes de décor de films car Coober Pedy et ses environs arides ont été le lieu de tournage de Mad Max 3, Planète Rouge ou encore Priscilla, folle du désert etc. Plusieurs boutiques enterrées sont particulièrement intéressantes comme la librairie. N’hésitez pas à pousser la porte des commerces, en espérant qu’ils soient ouverts car je pense que c’est au petit bonheur la chance.

Improbable golf sans herbe de Coober Pedy

Le clou de la journée reste sans aucun doute le seul golf au monde sans herbe. Il se trouve à environ une heure à pieds de la ville et je garde un souvenir très spécial de cette randonnée éreintante. Je n’avais plus d’eau et une peur bleue des dingos.

J’ai finalement eu la folle idée de faire du stop et de grimper dans le premier pick-up qui passait par là pour éviter la mort d’une insolation. Il appartenait à un bijoutier croate. Ce dernier s’est fait un plaisir de me raconter l’histoire de Coober Pedy. Une chouette rencontre (qui aurait pu se terminer en film d’horreur) mais qui a assouvi ma soif de curiosité.

Il faut être un peu illuminé pour se rendre à Coober Pedy. D’ailleurs j’ai croisé deux copines allemandes en larmes car elles ne comprenaient pas ce qu’elles faisaient au milieu de nulle part. Mais Coober Pedy reçoit aussi les aventuriers à qui un destin exceptionnel tend les bras, comme cette jeune Japonaise qui a parcouru tout l’outback du Nord au Sud, seule, à pied avec un caddie…

Et vous, seriez-vous prêt à tenter l’expérience ?

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