Faut-il privilégier le Nord ou le Sud du Vietnam ?

barque
Femme ramant avec les pieds dans la baie d'Halong terrestre.

Cet article devrait vous permettre de choisir en toute sérénité la partie du pays qui vous intéresse le plus.

Au Vietnam, lors de mon voyage, la durée de séjour sans avoir recours à un visa obligatoire et payant était de 15 jours (date d’entrée et de sortie incluses). Elle devait être revue à la hausse en juin 2023 pour faciliter l’entrée des touristes après la pandémie. Ce visa varie de 25 à 160 euros selon la catégorie et il est assez fastidieux à obtenir.

Quoiqu’il en soit, de nombreux voyageurs n’ont que deux semaines pour profiter de leur voyage et, comme vous pouvez le constater sur une carte, le Vietnam est un pays très allongé. Il faut plusieurs jours de train pour le parcourir du Nord au Sud. 

Aussi il est pertinent de cibler la région du Nord ou celle du Sud selon vos envies. Je connais tout de même un gars qui a fait la totale en 15 jours, mais il faut vraiment aimer speeder et prendre des vols internes…

Sommaire de l'article

Le Nord : baie d’Halong, rizières, ethnies et influence communiste

L’incontournable baie d’Halong

Pour ma part, j’ai choisi le Nord du Vietnam pour découvrir la célèbre baie d’Halong qui, reste, selon moi, l’incontournable du pays. En effet, même si certains décrient le côté mercantile de la baie – avec son port et ses centaines de bateaux qui défigurent le paysage – et qu’on ne peut que regretter l’extrême saleté de ses eaux, le décor reste sublime. Je vous conseille vivement d’y passer la nuit pour mieux en profiter.

Lisez ici notre article sur la croisière dans la baie d’Halong maritime.

A environ quatre heures de route, votre voyage dans le Vietnam du Nord sera aussi l’occasion de découvrir la baie d’Halong terrestre, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. La ville de Ninh Bình, qui en est le point de départ, est très agréable et les possibilités de balade en barque, à pied ou à vélo sont multiples. Les paysages évoluent selon les saisons.

Lisez ici notre article sur la découverte de la baie d’Halong terrestre.

Randonnées dans les rizières

Le Nord du Vietnam offre de multiples possibilités de balades et de randonnées dans les rizières, notamment dans la région de Mai Chau, dans la province de Hoa Binh, au sud-ouest de Hanoï. Cette zone m’a semblée relativement préservée du tourisme, avec de beaux lodges en pleine nature et des possibilités de dormir chez l’habitant.

La région de Sapa, plus prisée des touristes car desservie par le train, regorge aussi de possibilités de treks avec nuitées chez l’habitant au milieu des rizières en terrasses. A chaque saison, vous verrez une étape différente de la culture du riz : plantation, champs gorgés d’eau, rizières bien vertes, récolte…

Lisez ici notre article sur les balades dans les rizières au Vietnam.

Rencontres avec les ethnies locales

Comme vous pourrez le découvrir au superbe musée ethnographique d’Hanoï, la Vietnam est une mosaïque d’ethnies. Dans le Nord, vers Sapa, au marché de Bac Ha, vous rencontrez les Hmong noir, les Hmong fleuris ou les Dao rouges. A Mai Chau, les Thaï blancs et les Muong vous recevront dans leurs maisons sur pilotis avec un verre d’alcool de riz.

Comme pour toute expérience ethnotouristique, la qualité de votre agence de voyage et de vos interlocuteurs locaux fera toute la différence. Il n’empêche que cette touche locale rend le Nord du pays plus authentique et les conditions de voyage plus « roots » que dans le Sud.

Lisez ici notre article notre expérience avec les ethnies du Nord du pays.

Forte présence communiste

Le Nord du pays est davantage baigné par l’influence communiste. Il faut dire qu’on se trouve, lorsqu’on visite Sapa, à quelques kilomètres de la frontière avec la Chine, qu’il est d’ailleurs très intéressant d’aller voir.

Les drapeaux de l’étoile jaune à cinq branches sur fond rouge sont omniprésents sur le territoire et, même si le communisme a été « adapté » à la vie moderne et à la recherche de profit au Vietnam, on nous a tout de même glissé qu’il était très mal vu d’aller à l’encontre du gouvernement.

On sent aussi le fort sentiment nationaliste des habitants et leur mépris pour ceux du Sud « plus occidentalisés ». Tristes vestiges du passé, ils n’hésiteront pas à vous dire que ces derniers sont à la botte des Américains.

Le Sud : capitale coloniale, delta du Mékong, modernité et proximité avec le Cambodge

Souvenirs d’Indochine

Si, dans le Nord, vous n’entendrez jamais parler de Saigon – l’ancien nom d’Ho Chi Minh Ville -, il se peut que, outre les vieux touristes français nostalgiques de l’Indochine, des Vietnamiens du Sud eux-mêmes vous parlent encore de Saigon. Je m’efforce toujours d’utiliser les nouveaux noms des destinations pour ne pas heurter les sensibilités mais il est vrai qu’il règne un petit côté désuet dans la capitale du Vietnam qui rappelle son passé colonial.

Le saviez-vous ?

Depuis le temps des colonies françaises d’Indochine, le Vietnam a dû essuyer la terrible guerre américaine durant vingt ans, de 1955 à 1975. Elle a opposé d’un côté la République démocratique du Viêt Nam (Nord Viêt Nam) avec son armée populaire alliée au Viêt Cong (Front national de libération du Sud Viêt Nam), et d’autre part la République du Viêt Nam (Sud Viêt Nam), soutenue par l’armée des Etats-Unis. Sans parler des effets dévastateurs de l’agent orange, un puissant défoliant utilisé pour mettre à nue les terres vietnamiennes, qu’ils essuient depuis des décennies. Si en France, on fait bien le distingo, les Vietnamiens, eux, ne considèrent pas cette guerre comme un conflit indépendant de la guerre d’Indochine. Autant vous dire qu’ils n’ont pas vraiment de raison de nous porter dans leur cœur.

Outre le musée des vestiges de la guerre pour devenir incollable sur ce conflit meurtrier, vous aurez l’occasion de visiter les tunnels de Cu Chi, un impressionnant réseau de tunnels souterrains utilisés pendant la guerre par le Viêt Cong (ou FNL).

Lisez ici la visite de l’incroyable musée des vestiges de la guerre d’Ho Chi Minh.

Excursion sur le Mékong

Si j’ai eu le temps de faire une pause à Ho Chi Minh Ville, je n’ai rien visité d’autre dans le Sud du Vietnam mais il est indéniable que le delta du Mékong est un autre incontournable du pays. Tous les voyageurs que j’ai pu rencontrer en ont gardé un bon souvenir. Tout comme des plages de Phu Quoc, l’île au sud du Vietnam, côté Cambodge. C’est donc un volet plus « balnéaire » du Vietnam que vous pourrez découvrir dans le sud.

McDo et Starbucks incarnent la modernité

Après avoir mangé toutes sortes d’insectes et des œufs couvés dans le Nord, quel plaisir de reposer son estomac avec un peu de junk food dans le Sud. 

C’est en 2014 que Mc Donalds a inauguré son premier restaurant à Ho Chi Minh Ville. S’il en existe aussi désormais à Hanoï, on sent très nettement la grande influence américaine sur la capitale et plus largement le Sud.

Vous remarquerez aussi que le ballet incessant des scooters est beaucoup plus organisé, que la ville semble bien plus propre et que les échoppes de rue laissent petit à petit la place à de grandes artères commerçantes.

Excursion au Cambodge

Un autre avantage à privilégier le Sud est sa proximité avec le Cambodge que j’ai, à titre personnel, rejoint en bus, toujours dans une logique de « zéro vols internes ». Beaucoup de voyageurs combinent d’ailleurs trois jours aux temples d’Angkor avec un circuit dans le centre et le sud du Vietnam.

Et le centre dans tout ça ?

Et bien je pense que le centre gagne à être visité, que ce soit depuis le Nord ou depuis le Sud. Cela permet aussi de couper le très long trajet en train de plus de trente heures, entre Hanoï et Ho Chi Minh Ville, par deux tronçons d’une quinzaine d’heures.

A ne pas rater : Da Nang et Hoï An. Le train s’arrête justement à Da Nang, une ville riche, moderne et reposante après Hanoi. C’est aussi la ville des ponts, avec d’une part le Golden Bridge, ce pont tenu par des mains géantes, situé dans le parc d’attractions Ba Na Hills. Et d’autre part le pont du dragon, qui crache du feu le samedi soir.

Lisez ici comment appréhender le Golden Bridge.

Distante d’environ une heure de bus, Hoï An est « LA » ville des backpackers au Vietnam. Même s’il n’y a pas grand-chose à faire à part déambuler entre ses maisons jaunes habillées de lanternes, beaucoup de routards y passent plusieurs soirées à faire la fête.

Lisez ici la visite de Hoï An, la ville aux lanternes.

Il y a aussi la ville impériale d’Hué au centre du pays, mais j’ai fait l’impasse dessus, étant donné que j’allais voir de nombreux temples au Cambodge.

En conclusion

Même si le Nord semble plus pertinent pour un premier voyage au Vietnam en raison de son authenticité, de ses multiples possibilités de randonnées et de la présence de la Baie d’Halong, le sud du Vietnam permet aussi de découvrir une autre facette du pays et les ravages de la guerre. Dans tous les cas, une escale au centre est vivement conseillée, surtout si vous voyagez en train.

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