Une séance de yoga, une dégustation de vin ou un atelier créatif sont autant d’occasions de découvrir l’Abbaye de Valmagne, une « cathédrale des vignes » insolite dans l’Hérault.
Ce n’est pas l’odeur de l’encens qui flotte dans l’Abbaye de Valmagne mais celle du vin mélangé au bois. Des barriques immenses dans une église ? Quelle drôle d’idée ! Fondée au XIIe siècle, l’Abbaye cistercienne Sainte-Marie de Valmagne a accueilli jusqu’à 200 moines. Désacralisée en 1783, elle a été transformée en chai par un vigneron du secteur. Le conte de Turenne a racheté le domaine viticole en 1838. Elle appartient toujours à ses descendants aujourd’hui. Pour assurer les réparations et la restauration, de nombreuses animations sont proposées tout au long de l’année.
Des animations tout au long de l’année
L’Abbaye de Valmagne se trouve en bordure de la D5, à Villeveyrac dans l’Hérault. Pour faire venir un autre type de public, l’équipe de l’Abbaye a développé une politique culturelle riche. C’est par hasard que j’ai découvert l’an dernier une séance de yoga dans les vignes. Elle était suivie d’une dégustation de vins du domaine et d’une visite de l’abbaye. Cette année, j’ai retenté l’expérience avec une séance de yoga sur les toits, animée toujours par Gemme de yoga, une professeure qui donne des cours autour de l’Etang de Thau.
Le cadre, propice à la détente, se prête parfaitement à une séance de yoga. Après quarante-cinq minutes d’exercices emprunté au Viniyoga, très doux et lent, nous avons fait un peu de relaxation et de respirations. C’était aussi l’occasion de découvrir les toits de l’Abbaye de Valmagne, habituellement fermés au public. D’autres évènements ont lieu tout au long de l’année : ateliers pour les enfants lors des vacances scolaires, guinguettes en été, concerts, marché de Noël, etc.
L’Abbaye de Valmagne, la cathédrale des vignes
La particularité de l’Abbaye de Valmagne, à ma connaissance unique en France, est la présence d’énormes tonneaux de bois appelés « foudres » dans les chapelles autour du chœur et de la nef. C’est ce qui lui vaut le surnom de « cathédrale des vignes ». Le foudre est équivalent à plusieurs barriques. On l’utilise pour élever et stocker les vins. En haut, on voit la vanne de remplissage servant pour le pompage à la main. A gauche, la vanne de tirage et de vidange totale. A droite, la petite porte permet à un homme d’accéder à l’intérieur pour le nettoyage (si, si!).
Leur taille a bien sûr une influence sur le vin. « Comme le foudre est beaucoup plus gros qu’un fût, le vin est finalement très peu en contact avec le bois. Les vins élevés en foudre vont conserver leurs arômes fruités d’origine à l’instar d’un élevage en cuve inox », peut-on à l’Abbaye. Le plus gros foudre se situe dans la chapelle numéro 6. Lors de la visite, on peut aussi voir la réserve du domaine de l’Abbaye de Valmagne. Dans ces bouteilles, se trouvent les dernières vendanges qui furent conservées dans les foudres de l’église (la dernière date de 1996).
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Un cadre de rêve pour les moines
Au cours de la visite, libre ou guidée, plusieurs lieux ont retenu mon attention, comme le Parloir. Les moines vivaient en silence. Une heure de bavardage leur était permise les jours de fête. Ils devaient aussi expier leurs fautes dans la Salle Capitulaire. Remarquez l’immense cheminée dans le réfectoire : on peut même s’asseoir dessus ! Il a été converti en salon au XIXe siècle. A côté, vous verrez plein d’objets personnels appartenant aux propriétaires dans le bureau des dames.
Le clou de la visite est le jardin du cloître. Vous ne pouvez pas rater la Fontaine-lavabo sous sa coupole dentelée agrémentée de vigne âgée de près de 200 ans. Avec celle de l’abbaye du Thoronet (Var), il ne reste plus que deux modèles de ce type en France. Face au réfectoire, elle était utilisée par les moines pour faire leurs ablutions avant les repas. C’est la dernière encore en service. Pour clore la visite, je vous conseille de réserver le restaurant vigneron (compter une trentaine d’euros le menu, vérifier les horaires sur le site).
Et vous, quels sont vos exemples de lieux de culte désacralisés ?