J’ai testé pour vous le bar clandestin Please don’t tell à New York

Please don't tell opérait déjà durant la prohibition.
Please don't tell opérait déjà durant la prohibition.

A New York, testez un authentique speakeasy. Il s’agit d’un bar clandestin datant de la période de la prohibition aux Etats-Unis. Mais chut, n’en parlez à personne…

La prohibition désigne une période de l’histoire des Etats-Unis, entre 1920 et 1933, où l’alcool était interdite. Le Volstead Act, complétant le XVIIIe amendement à la Constitution des Etats-Unis, élargissait aux bars et restaurants, l’interdiction de fabrication, transport, importation, vente et exportation de boissons alcoolisées contenant plus de 0,5 % d’alcool.

La naissance des speakeasy durant la prohibition

L’objectif de la prohibition était à la fois de réduire la consommation d’alcool contraire aux bonnes mœurs. C’était aussi l’occasion de faire baisser le taux de criminalité et les violences conjugales tout en augmentant la productivité des employés. Seuls les breuvages médicaux, le vin pour la messe ou les boissons fabriquées à la maison n’étaient pas concernés. En réalité, le premier état à avoir limité la vente d’alcool était le Maine en 1851. Toutefois, la tendance des “états secs” gagna le pays peu avant les années 1920. La population en particulier du Nord du pays résista à cet interdit.

A cette époque, des dizaines de milliers de bars clandestins se développèrent à New York. On parle de speakeasy, où les clients pouvaient consommer en toute discrétion. Ils devaient parler à voix basse pour ne pas éveiller les soupçons de la police. Ces bars cachés pouvaient être dissimulés dans des arrières boutiques ou dans des caves. Quant aux alcools de contrebande servis, ils étaient souvent produits dans de mauvaises conditions et frelatés. Pour masquer le goût du mauvais alcool, les cocktails se sont développés dans les speakeasy. De nombreux clubs de jazz virent aussi le jour durant la prohibition. Le XVIIIe amendement fut finalement abrogé en 1933.

Des speakeasy authentiques datant de la prohibition

La mode des speakeasy s’est développée en Europe depuis une dizaine d’années. A Paris, vous avez peut-être déjà testé le Secret 8, le speakeasy du Bouddha-Bar ; le Moonshiner, derrière une pizzeria ou le Lavomatic, dans une laverie. A New York, le principe est le même, sauf que deux des nombreux speakeasy existant actuellement opéraient déjà durant la prohibition : le Please don’t tell et le Back Room. 

Le Please don’t tell se trouve au cœur de East Village. Bien caché derrière une cabine téléphonique dans un commerce de hot dogs, il est isolé de la rue par un épais rideau noir. Le Back Room se trouve à quelques encablures. L’accès se fait par un passage secret au niveau du panneau d’une prétendue compagnie de jouets. Pour mieux tromper son monde, l’établissement sert les cocktails dans des tasses de thé et les bouteilles de bière dans des sacs en kraft. La décoration est aussi très vintage. Alléchant !

Voici une carte avec d’autres speakeasy new-yorkais, cette fois plus contemporains. Certains évoquent dans leur nom la période de la prohibition comme le Bathtub Gin, en souvenir des baignoires qui servaient à mélanger l’alcool à l’époque de l’interdiction. D’autres surprennent surtout par le lieu où ils se trouvent : une pharmacie pour l’Apothéke, un salon de voyance pour Employees only ou bien un coiffeur pour le Blind Barber

Découvrez ici deux rooftop accessibles à ne pas manquer.

Mon avis sur le Please don’t tell

Très attirée par l’idée de tester un véritable speakeasy datant de la prohibition à New York, je suis rapidement tombée sur le Please dont’t tell (“S’il te plait, ne le dis pas”), qui n’a plus rien de véritablement secret. Après avoir indiqué l’adresse sur mon GPS, je me suis retrouvée devant un commerce de hot dogs, le Crif Dogs. Le serveur très sympathique m’a conseillé de revenir vers 16h30 pour être certaine d’avoir de la place à 17 heures le lendemain. 

C’est ce que j’ai fait. En attendant, on peut donc se sustenter ou prendre une bière avec les autres curieux dans le restaurant mais rien d’obligatoire. A la queue-leu-leu, on entre l’un après l’autre dans la cabine téléphonique et on compose le “1”. Là, comme par miracle, la porte s’ouvre et dévoile un délicieux boudoir avec de gros canapés de cuir foncés et des animaux empaillés accrochés au mur. Le bar est petit, il doit accueillir une vingtaine de personnes assises mais on se sent à l’aise. Le lieu est très authentique et n’a rien de branchouille.

A la carte, d’excellents cocktails bien travaillés et inattendus (dulche de leche, café etc.), aux prix parfaitement justifiés par l’originalité du lieu. Le service est impeccable. Par respect pour ceux qui attendent, nous avons quitté les lieux une heure après la dernière commande. A la sortie du bar, on a l’impression d’avoir fait un saut dans le temps, surtout s’il fait encore jour dehors… Je vous conseille vivement de tester ce speakeasy, à condition d’avoir un peu anticipé et de vous y rendre à l’ouverture.

Et vous, avez-vous de bonnes adresses de speakeasy ?

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