Ijen et Bromo sont deux volcans très populaires de l’île de Java. Avant de partir en Indonésie, vous vous interrogez sur le volcan que vous devriez découvrir. Attention spoiler : Ijen et Bromo valent tous les deux le coup mais le calvaire des forçats du souffre à Ijen m’a beaucoup émue ! Mes arguments.
Avant toute chose sachez que les volcans Ijen et Bromo se trouvent tous les deux à l’est de l’île de Jave en Indonésie. Il est donc pertinent de visiter les deux volcans l’un après l’autre. Le mieux est de visiter Jakarta et Yogyakarta avant de vous rendre en transports publics à l’est de Java et de réserver un tour organisé pour les volcans.
Depuis l’île de Bali, les excursions sont évidemment plus onéreuses et incluent le transport routier sur les deux îles ainsi que le ferry pour traverser. Il faut compter quasiment une journée de déplacement à l’aller et au retour. Vérifiez bien que tout soit inclus (repas, logement etc.).
Le volcan Ijen et son étonnante lave bleue
Visite du volcan Ijen
Une jeep viendra vous chercher au milieu de la nuit pour vous conduire au point de départ, un peu avant 3 heures du matin. De là, on vous équipe avec un masque de protection assez flippant contre le souffre et d’une lampe frontale. Il faut être habillé chaudement et avoir de bonnes chaussures. Il y a un côté assez surréaliste à cette randonnée nocturne vers les entrailles de la Terre à Ijen, 2769 mètres.
La marche est assez stressante car on ne voit rien dans le noir. C’est d’abord de la montée jusqu’au sommet du volcan puis de la descente « atroce » sur des cailloux vers le cratère. Sur la fin du trajet, l’odeur du souffre se fait de plus en plus forte. Normalement on aperçoit d’étranges flammes ou fumées bleues à mi-parcours mais ce n’est pas systématique.
Les points positifs
L’excursion au volcan Ijen est très originale. Certaines nuits, le volcan s’enflamme de bleu. Parfois même, ce sont des rivières de flammes qui semblent s’échapper des fissures du volcan. Ce ballet de bleu dégoulinant du cratère est époustouflant. Cette incandescence est provoquée « par la combustion des gaz sulfuriques liquides au contact de l’air à des températures dépassant 220° C ». Sur le sommet de la zone de dépôt du souffre au débouché des fumerolles, les flammes peuvent s’élever à 5 mètres de hauteur.
Outre la randonnée de nuit dans le cratère, qui est déjà en soit insolite, il est intéressant aussi de se promener au lever du jour autour du lac acide turquoise qui occupe le cœur du volcan. Je ne m’attendais pas à un si joli spectacle au petit matin. Ne vous fiez pas à ses belles nuances de bleus. C’est le lac le plus acide au monde !
Par ailleurs, j’ai apprécié les informations sur le mode de vie des mineurs. On découvre que 300 hommes, de 16 ans à leur mort, descendent deux à trois fois quotidiennement dans le cratère pour récupérer 80 kilos de minerai sur leurs épaules. Celui-ci est destiné à être exporté. Ils gagnent 5 centimes par kilo soit 4 euros pour 80 kilos, le double d’une paye d’agriculteur. Finalement, l’excursion au volcan Ijen présente aussi un volet social et c’est sûrement le plus intéressant.
Les points négatifs
Le volcan Ijen est probablement l’excursion où je me suis sentie la plus mal à l’aise au cours de tous mes voyages, bien plus que dans les township d’Afrique du Sud ou les mines de Bolivie. En effet, les touristes se pavanent au milieu des mineurs qui risquent leur vie en portant le souffre. J’ai été particulièrement marquée par un adolescent handicapé qui m’a donné un caillou sans rien attendre en retour. Cela pose question sur la pertinence de ce genre de visite. Alors que nous sommes descendus de nuit avec un masque dans le volcan pour le plaisir, ces hommes et enfants le font pour survivre plusieurs fois par jour… Ils souffrent le plus souvent de maladies en raison des fumées toxiques et du manque de matériel.
La descente est assez physique. Il ne faut pas avoir de problèmes de santé, ni pour marcher, ni pour respirer. De nuit, il est facile de se blesser avec la fatigue et un mauvais équipement. Sans être parano, je pense que la sortie est même relativement dangereuse avec de jeunes enfants qui peuvent chuter ou toucher le lac acide… Sachez toutefois qu’en cas d’activité trop intense, le cratère est fermé à l’exploitation du souffre.
Selon la période et la météo, on peut ne pas voir les flammes bleues ou alors elles peuvent être très timides. Bien souvent, elles sont masquées par d’épaisses volutes de gaz. C’est très fréquent, donc ne soyez pas trop déçu.
En conclusion
On vient à Ijen pour les flammes bleues et on se souvient surtout des forçats du souffre. Lorsque vous choisissez votre excursion, assurez-vous que votre guide sera un mineur qui parle un peu anglais et logez dans sa famille pour améliorer ses conditions de vie.
Le volcan Bromo, le cratère parfait
Visite du volcan Bromo
Comme pour le volcan Ijen, il faut partir tôt le matin en jeep pour Bromo. On assiste d’abord au lever du soleil sur la caldeira Tengger. Une caldeira est un cratère volcanique géant pouvant mesurer plusieurs kilomètres de diamètre. On y voit un panorama sur le Mont Bromo mais aussi le Mont Semeru (au fond sur les photos) et le Mont Batok (au centre). D’abord entourées de nuages rougeâtres, toutes ces montagnes se dévoilent petit à petit complètement. La brume blanche se dissipe progressivement avec le lever du jour.
On vous invitera ensuite à vous rendre à pieds ou à cheval au sommet du cratère de Bromo, 2392 mètres de haut. De là c’est le choc : une pente vertigineuse semble conduire directement vers les entrailles de la terre. Vous pourrez faire le tour du volcan avec prudence sur un tout petit chemin où se croiser devient périlleux ! Le cadre est tout aussi beau à l’extérieur qu’à l’intérieur du Mont Bromo.
Les points positifs
L’excursion est plus facile qu’à Ijen car la marche est plus courte et vous pouvez louer en sus un cheval pour grimper le volcan. Vous aurez plusieurs points de vue sur le volcan accessibles en jeep. Au delà de la magie du lever de soleil, c’est aussi l’ascension et la marche autour du cratère qui m’ont semblé les plus intéressantes. Il est possible de s’arrêter dès que l’on se sent en insécurité.
Les points négatifs
Il n’y a pas vraiment de points négatifs si ce n’est que circuler autour du cratère du Mont Bromo sur ce minuscule chemin comme j’ai pu le faire peut donner le tournis à plus d’un. La vue est vraiment vertigineuse. Je n’ai pas du tout la peur du vide mais beaucoup de touristes dans mon groupe ne s’y sont pas amusés. Bromo est la combinaison parfaite entre beauté et danger. A déconseiller pour des enfants.
En conclusion
Il est indispensable de visiter la caldeira Tengger pour profiter à la fois du lever de soleil et de la marche autour du cratère du Mont Bromo. Pour les personnes à mobilité réduite, n’hésitez pas à prendre un cheval.
Quels volcans avez-vous déjà appréhendé dans le monde ?