Pour découvrir l’archipel mythique des San Blas, ou comarque Guna Yala, vous devez réserver un séjour avec les Gunas pour dormir sur une île. Ou bien une croisière en catamaran pour découvrir ses 360 îlots. Je vous raconte mon expérience.
Au départ de Panama City, j’ai pris une jeep pour rejoindre le ponton d’embarcation des San Blas à Carti. Là, j’ai rejoint le voilier de l’ami d’un collègue, qui m’a gentiment offert le voyage pour mon anniversaire. Clairement, mon opinion des San Blas est d’ores et déjà biaisée : je voyage tous frais payés en voilier, je célèbre une année de plus et surtout j’ai le luxe de faire une croisière. Il y a aussi des départs à El Porvenir et on peut aussi accéder aux San Blas par avion.
Sachez que l’entrée dans la comarque coûte 20 dollars environ. Sur plus de 350 îlots, seulement 15 % sont habités par les Gunas, descendants des amérindiens, qui ont conservé un mode de vie traditionnel et se sont tardivement ouverts au monde extérieur. La venue de touristes leur permet de financer le développement de leurs infrastructures et d’envoyer leurs enfants étudier. Les San Blas sont aussi une étape pour vous rendre en Colombie.
Trois options pour visiter les San Blas
Il existe de nombreuses agences (comme San Blas Catamarans ou San Blas Sailing) ou des propriétaires de voiliers qui effectuent des séjours all inclusive dans les San Blas. Le plus souvent ce sont des navigateurs qui sont tombés amoureux de la région. Prendre des touristes leur permet de financer leur projet. Les prix varient selon la taille du bateau et la qualité des prestations. Je suis très bien tombée chez un particulier : petit comité, cabine solo, repas délicieux, hôtes chaleureux et excursions à la demande.
Si vous n’avez pas la chance de voyager aux San Blas en voilier, vous devez réserver un tour organisé avec les Gunas, la population indigène de la comarque (comarca) Guna Yala. Chaque agence travaille avec des hôtels gunas partenaires. Plusieurs formules existent selon votre budget. Certaines sont très qualitatives, car organisées par des guides bien implantés ou des tours opérateurs sérieux, avec de bonnes conditions d’hébergement. D’autres sont plus sommaires, avec du logement rustique en dortoir et une seule visite incluse l’après-midi.
La dernière option, pour les plus économes, est de prendre un taxi kuna (6 places, environ 50 euros) depuis Panama City pour Carti car il n’y a pas de bus. Puis tentez de négocier directement sur place. C’est quitte ou double ! Globalement, les touristes se plaignent de l’accueil des Gunas aux San Blas, du manque de wifi, de l’absence d’électricité, de la saleté, etc. Mais il ne faut pas oublier que c’est le prix à payer pour que les Gunas nous accueillent dans leur petit paradis. Parce qu’il s’agit vraiment du paradis sur terre, et cela a forcément un prix.
Pour les voyageurs en quête d’authenticité, il est d’ailleurs recommandé par les experts locaux d’accéder en avion à l’est de l’archipel, peu touristique, pour de belles rencontres avec les Gunas.
L’expérience du voilier
Si vous partez en voilier aux San Blas, réservez au moins deux nuits et trois jours. Cela vous permettra de naviguer entre les îles et de bien vous imprégner de l’atmosphère. Les journées sont rythmées par les repas et les soirées par l’apéro. Le mode de vie des navigateurs est très particulier. Les propriétaires français qui me reçoivent font la classe à leur petite fille sur le bateau. Il ne vont à terre que pour faire les courses et ont sympathisé avec les autres « voiliers ».
Au cours de la journée, il est possible de se baigner dans une eau turquoise absolument limpide. Accompagné de mon hôte, j’ai pu m’approcher d’un requin (inoffensif) et il m’a montré toute sorte de poissons colorés et de coraux. Durant la navigation, vous pourrez vous approcher des îlots et atolls vierges de toute vie humaine, occupés seulement par les cocotiers. Et bien sûr vous reposer, cheveux au vent, sur les hamacs.
Le seul point négatif, c’est l’absence de contact avec les Gunas. J’ai seulement pu prendre quelques photos des pêcheurs et des habitations précaires depuis le large. Comme vous le savez, c’est surtout la rencontre avec l’autre qui m’intéresse en voyage et cet aspect était un peu frustrant. L’idéal serait par exemple une formule avec en plus un repas partagé dans une famille ou une visite d’un village. Dans le cas d’un séjour chez les Gunas, vous verrez par contre moins de paysages et les plus malchanceux peuvent être logés sur une île dépotoir…
Les spots à ne pas manquer aux San Blas
Si vous participez à un tour organisé avec les Gunas, demandez sur quelle île habitée vous serez logés (car elles sont toutes différentes) selon l’atmosphère recherchée. Évitez le village de départ, les îles proches du ponton d’embarquement (moins dépaysant) et les hébergements bondés. Essayez de rester deux nuits, au-delà vous allez vous ennuyer. Demandez si vous avez accès aux kayaks ou paddle. Cela vous permettra de circuler autour de l’île et d’en profiter pour faire du snorkeling.
Il y a trois lieux qui m’ont particulièrement marquée aux San Blas. Le premier, bien que très touristique, c’est la « piscine naturelle ». Il s’agit de fonds marins peu profonds où l’on peut se baigner tout en ayant pied. Les catamarans de touristes s’y arrêtent en masse pour prendre l’apéro les pieds dans l’eau. Sachez que vous pourrez vous baigner ailleurs dans les San Blas mais avec une certaine profondeur.
Visitez aussi la Isla Perro (chien) ou la Isla Pelicano (pélicans). Ce sont les plus célèbres. La Isla Perro est sûrement la plus jolie de tout l’archipel. La seconde a été rendue célèbre car le début de la saison 3 de la Casa de Papel y a été tourné. C’est amusant de voir ces îlots de sable inhabités avec seulement des cocotiers et parfois juste une petite cabane pour les pêcheurs. S’il vous avez du beau temps, c’est vraiment merveilleux.
Que pensez-vous de mon expérience de croisière aux San Blas ? Racontez moi la vôtre !