Voyage au Costa Rica : ces cinq points qui m’ont beaucoup déçue

voiture resultat
En raison de l'état des routes, la location d'une jeep est indispensable.

Pura vida ! La joie de vivre des Ticos n’a d’égal, selon les brochures touristiques, que la grande diversité de la faune des parcs exceptionnels du Costa Rica. Etat lamentable des routes, activités et lodges hors de prix, business autour des animaux, manque d’intérêt de la capitale, effacement des minorités locales : voici tout ce que je n’ai pas aimé au pays de l’or vert.

Je suis partie au Costa Rica dans un contexte particulier, pour le travail et avant la saison touristique, donc avec des conditions météos pas terribles. Ce qui peut expliquer à quel point ce pays m’a déçue et combien il m’a semblé loin de l’image carte postale qui lui colle encore aujourd’hui à la peau. Si tout est bien entendu à nuancer, je me dois de vous révéler les faiblesses de ce champion de l’écotourisme. Ce qui vous permettra, sûrement, si vous avez déjà pris vos billets, de profiter au maximum de votre voyage en partant en connaissance de cause.

De très mauvaises routes

Selon moi, le premier point noir du Costa Rica, ce sont ses routes. Hormis les grands axes, il s’agit surtout de petits chemins caillouteux pour conduire aux points d’intérêt touristiques. Des routes pour la plupart non goudronnées, dangereuses pour certaines à fort dénivelé et extrêmement pentues pour mener aux hébergements.

L’état des routes désastreux rend indispensable la location d’un 4×4. Qui dit 4×4 dit prix exorbitant pour le véhicule (et l’essence !) mais surtout désastre écologique dans un pays qui prône pourtant l’écotourisme.

Il semblerait opportun, dans un pays aussi fréquenté qu’onéreux, que les autorités fassent quelque chose pour leurs infrastructures routières. A défaut de pouvoir intervenir dans l’immédiat, une solution alternative serait de développer des transports en commun efficaces et sûrs pour les locaux et les touristes. Un minimum quand on se réclame attentif à l’environnement !

Il est à noter aussi que l’accès aux différents lodges est particulièrement difficile et mal indiqué. Cela ne semble jamais être un problème. Les gérants ne jugent pas bon de mettre en place des indications bien visibles ou de donner tous les éléments en amont aux vacanciers. Avant de booker un hébergement, vérifiez bien où il se situe. Parfois vous allez faire des dizaines de kilomètres au milieu de nulle part sans l’avoir véritablement choisi, et vous serez obligés de vous restaurer là où vous dormez, quel que soit le prix.

Par ailleurs, je vous déconseille vivement un voyage hors-saison au Costa Rica. Lors de ma venue, la saison des pluies était intense et tardive et il y avait des glissements de terrain dans les régions montagneuses, ce qui fait que je me suis retrouvée bloquée deux jours dans un motel pour camionneurs à manger du KFC. Glamour… Et comme le pays est orienté 100% nature, il est difficile de s’occuper quand le temps n’est pas de la partie.

Des activités et des hébergements onéreux

canopy monteverde resultat

Le coût d’un voyage au Costa Rica, hormis la nourriture, revient à peu près à ce que vous coûterait un voyage en Europe. Beaucoup d’activités très alléchantes sont proposées comme de la canopy (aventure dans les arbres à Monteverde par exemple), le rafting, la descente en rappel etc. Mais au regard du coût de la vie et du salaire local, les entreprises qui les proposent, tenues par des expatriés, pratiquent des tarifs hors-sol.

Même chose pour les lodges. Aussi beaux et écologiques soient ils, les tarifs pratiqués pour des cabanes dans les arbres sont à mon avis excessifs. Ce qui est fort déplaisant, c’est surtout que la plupart sont tenus là encore par des Américains et des Européens qui, pour certains, ne font même pas l’effort d’employer de la main-d’œuvre locale. Des relents de colonialisme fort désagréables.

De fait le Costa Rica, contrairement à tous les autres pays d’Amérique centrale et du sud, n’est pas une destination adaptée aux backpackers. Ils n’y trouveront ni transports en commun, ni hébergements à prix modique, et ne pourront même pas jouir de la nature car la plupart des parcs sont payants… C’est la deuxième chose qui m’a déçue au Costa Rica.

De gros sous sur la faune locale

Contrairement à son voisin le Panama que j’ai adoré, je n’ai vu aucun animal – hormis de pauvres coatis faisant les poubelles au parc national de Manuel Antonio – et quelques malheureux singes et lézards. Il est possible que la saison ne soit pas propice pour voir la faune et je veux bien croire que celle-ci est extrêmement diversifiée au Costa Rica mais attention, tout dépend de la saison.

L’une des arguments en faveur du tourisme au Costa Rica est le fait qu’un tiers du territoire est classé comme parcs ou réserves naturels. Il en existe d’ailleurs vingt-sept, ce qui est évidemment impressionnant au regard de la taille du pays. Mais il faut aussi savoir que tous ces parcs sont payants, qu’il s’agisse d’une splendide forêt, d’une plage ou d’un volcan.

Lire ici ma visite dans les trois meilleurs parcs du Costa Rica.

Il faut débourser en moyenne 20 dollars pour pouvoir en profiter. Les spécialistes vous diront que c’est le même principe qu’aux Etats-Unis et que la nature le vaut bien. Mais c’est archi faux ! Aux USA, il existe un pass pour réduire le coût des parcs par véhicule. De plus, les infrastructures de qualité permettent à tous de visiter les parcs même en voiture ! Ce qui n’est pas le cas au Costa Rica : on paye juste pour entrer…

Enfin il y a un nombre incalculable de pseudos ONG de protection des animaux, tenues bien entendues par des Américains ou des Européens grâce à des bénévoles non rémunérés (et qui doivent même souvent payer grassement pour leur séjour à sauver les tortues). Je vous invite à bien vous renseigner avant de vous rapprocher de l’un de ces organismes. Faire touche-touche paresseux vous coûte souvent un bras !

Lire ici mon expérience à Tortuguero.

San José, la capitale sans intérêt

Je comprends que toutes les villes ne peuvent pas présenter autant d’intérêt que Bangkok en Thaïlande ou Panama City au Panama, mais il est important d’avertir les touristes qu’il n’est pas utile de s’attarder dans la capitale du Costa Rica, San José, pas plus que dans les villes de la zone urbaine aux alentours telles que Heredia ou que la vallée d’Orosi. Quelle déception !

Je reconnais toutefois que les habitants de San José sont extrêmement sympathiques, accueillants et serviables et que le centre-ville m’a semblé plutôt sûr. Il est possible de se restaurer à un très bon prix et tout se fait à pied. Museo del oro (relativement récent), teatro nacional, serre aux papillons et mercado artesanal sont les seules visites qui m’ont (un peu) marquée.

Une identité locale quasi-inexistante

C’est sans doute le plus triste du Costa Rica. Le pays a subi une colonisation féroce dès 1500. Il reste actuellement très peu d’habitants issus des minorités locales au Costa Rica, ce qui veut dire peu d’artisanat, peu de coutumes locales, peu de rencontres authentiques. Vous croiserez surtout des descendants d’Européens, des Américains et des expatriés du monde entier.

La population indienne est passée de 400000 individus à seulement 21000 en quelques dizaines d’années. Ils sont aujourd’hui « parqués » dans leurs territoires – un peu comme aux Etats-Unis finalement. Huit ethnies (Bribri, Boruca, Melaku, Cabecar, Huertar, Teribe, Guaymi, Chorotega) vivent dans vingt-deux réserves. Les représentants de ces communautés ne représentent aujourd’hui que 1,7% de la population du pays. Si vous leur rendez visite, évitez les intermédiaires.

En bref, n’allez au Costa Rica que si vous avez un budget conséquent, que vous recherchez un confort européen avec de l’exotisme sous vos fenêtres et que la nature et les animaux vous importent plus que la culture et les hommes. Pour contrebalancer toutefois, je ne peux que reconnaître que le pays fait de véritables efforts en matière de préservation de sa biodiversité et que ses lodges sont absolument charmants et bien intégrés dans le paysage.

Je sens que je vais me faire huer dans les commentaires et que vous allez me dire que vous avez adoré le Costa Rica !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.

Retour en haut